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Ma grossesse hors-mariage: 4 ans plus tard.

Dernière mise à jour : 17 avr.



Lorsque j’ai appris que j’étais enceinte, nous étions le 5 juillet 2020. C'était ma première semaine de vacances (ou devrais-je dire stay-cations, la première depuis longtemps). À cette période, j'étais loin d'être prête à devenir mère. Bien sûr, Mr K. et moi avions le désir de fonder une famille, mais pas à ce stade de nos vies et de nos carrières. D'une part, parce qu'étant chrétienne, cette grossesse n'était pas "sensée" arriver avant qu'une bague m'ait été passée au doigt. Et c'était bel et bien le plan. Et d'une autre, parce que si vous vous me suivez depuis suffisamment longtemps an, vous savez que 2020 a été très difficile pour moi.


Aujourd'hui, par la grâce ÉTONNANTE de Dieu, et la grâce SEULEMENT, je suis une mère bien portante et bénie d'un merveilleux petit garçon plein de vie. Mais la vérité est aussi que le timing de son arrivée nous a coûté beaucoup de paix, volé de nombreux moments de joie, et nous a plus d’une fois empêché de profiter pleinement de cette première grossesse.

Je me rappelle des angoisses de cette grossesse. De la peur du regard des gens. De la honte et la culpabilité. De l’inquiétude que son père et moi nourrissions quant à notre capacité d’élever correctement cet enfant. De l’impression d’avoir compromis nos avenirs. Du sentiment de honte que j’ai tu pour ne pas l’affecter pendant son développement. Je me souviens des larmes que j’ai versé en lui demandant pardon de ne pas lui avoir donné les conditions qu’il méritait pour venir dans ce monde. De la douleur venue du sentiment d’impuissance face au temps qu’on ne peut pas remonter. Des jours où l’espoir manquait. Des fois où on m’a jugée inapte pour de simples erreurs  d’apprentissage. 

Les premiers mois de cette grossesse ont été à l'image de mon année 2020 en général: compliquée. Gérer l'anxiété, lutter contre la dépression sans aucune aide médicale tout en étant émotionnellement et physiquement épuisée par les changements hormonaux ont été une tâche particulièrement délicate à accomplir. Faire face à mes réalités financières tout en étant extrêmement fatiguée et survivre à l’impératif de productivité que m'imposait l'entrepreneuriat à travers la grossesse a fortement nui à ma capacité de me réjouir de cette expérience. À ces premières difficultés se sont ajoutées le fait de devoir survivre aux douleurs habituelles de la vie (chagrin, deuil, maladie, séparations et drames familiaux). Mais le plus difficile pour moi a été de voir cette expression de ma relation imparfaite avec le Seigneur exposée aux yeux de tous. Toute ma vie, j'avais appris à jouer un rôle, et porter un masque à la perfection : celui de la parfaite Church Girl. Devoir assumer cette image que j'estimais ternie a porté un grand coup pour mon estime de moi-même (que je basais sur de mauvais critères). J’avais donc décidé de me cacher autant que je ne le pouvais. Non seulement pour protéger mon fils de toute la négativité à laquelle je pouvais faire face, mais aussi parce qu'une partie de craignait le regard des autres et les qu'en dira-t-on. Ce qui est assez ironique parce que même dans ma discrétion, je n’ai pas échappé aux bêtes cancans au sujet de cette grossesse. Je ris de ces rumeurs aujourd’hui parce que Dieu merci, ma réalité est bien plus réconfortante que les comptes à dormir debout qu’on m’a inventé.

Mais je me rappelle aussi..


De notre repentance sincère à son père et moi. De la miséricorde de Dieu qui est venu couvrir tous nos manquements au travers de l’entourage de cet enfant. De la joie de ma mère et de mon père,  devenus grands-parents pour la première fois grand-mère, et de mes frères devenus oncles. Je me rappelle du soutien de mes amies devenues des soeurs et des tantes pour mon fils. De chaque cadeau que certains parmi vous avez envoyé pour vous assurer que cet enfant ne manque de rien. Des rires que vos blagues sur la fin de cette grossesse m’ont apporté. Des paroles d’encouragement que vous m’envoyez jusqu'à ce jour de manière spontanée. De la fierté que nous partageons à chaque progrès que fait notre petit bonhomme.


Au fil des mois, j'ai aussi pu expérimenter la grâce de Dieu, parfois au travers du même entourage dont je redoutais le rejet et le jugement. Bien sûr, j'ai du me séparer de certaines personnes, mais cette grossesse a ouvert les portes à tellement de bénédictions, que je suis finalement passée de la culpabilité, la détresse, l’angoisse et la honte à un profond sentiment de reconnaissance. Au cours ces 3 dernières années, j’ai retrouvé un niveau incomparable d’intimité avec Dieu, surmonté la dépression et l'anxiété, réappris à regarder vers l'avenir avec foi, redécouvert qui étaient mes véritables amis. Ma relation avec ma mère a pris une toute autre dimension, et fonder cette famille nous a considérablement rapproché, Mr K. et moi. Tous ce que nous entreprenions individuellement et en tant que partenaires a pris une autre ampleur, et c’est là que j’ai compris que Dieu était, malgré tout, au contrôle de ce processus. Ce que les autres auraient appelé une simple erreur est devenu une preuve d’autant plus réelle et vivante que Dieu fait toute chose belle en son temps, et fait concourir toutes les circonstances au bonheur de ceux qui l’aiment.


Je me suis souvenue de certains passages bibliques que j'avais toujours connus, mais qui ont pourtant pris un tout nouveau sens pour moi. J'ai finalement réalisé que je n'avais pas perdu le but de mon existence, mais que cette expérience venait de me propulser d’autant plus dans sa direction. Si je suis née pour dire à ce monde que l’amour de Dieu est réel, alors ceci est le parfait exemple de son expression dans ma vie. Comment Dieu pourrait-il manifester sa grâce si je n'en avais jamais eu besoin à un moment de mon parcours? Quel est l'intérêt de dire et de chanter tous les dimanches que “sa miséricorde dure à toujours” si je ne me retrouve jamais en position de devoir demander pardon ? Et pourquoi aurais-je besoin de Dieu, si mes actions étaient toujours suffisantes à me qualifier à telle ou telle récompense ? Où serait la partie imméritée de ma faveur dans une grâce pour laquelle j’aurais finalement travaillée ?

Avec le recul, tout ce que je ressens aujourd'hui, c'est du bonheur, de l'honneur et de la reconnaissance. Je ne suis pas fière d'avoir fait naître cet enfant avant d'être mariée, mais je suis fière que Dieu m'ait choisie non seulement pour devenir maman de ce précieux bonhomme, mais aussi pour montrer aux autres à quel point il pouvait être grand et aimant à travers nos pires moments.


Je me souviens de ces affirmations que je répétais quotidiennement:


" Je suis forte,
Je suis aimée et aimante
Je suis une bonne mère et une excellente future épouse
Et malgré mes erreurs, ma famille et moi témoignerons de la grâce de Dieu. "

À travers cette grossesse, Dieu m'a montré que sa grâce envers moi était PLUS que suffisante, et cela m'a amenée à m’approprier chaque aspect de mon témoignage et à embrasser le pouvoir qu’il avait d’inspirer d’autres jeunes femmes comme moi, ce qui pour moi est bien plus précieux que la validation de personnes auxquelles je n'avais jamais été assignée. Finalement, que m’importe-t-il d’être mal jugée par une poignée d’êtres humains aussi imparfaits que moi, si à côté j’arrive à encourager un bien plus grand nombre ?


Aujourd’hui, je suis heureuse d'avoir une nouvelle histoire à raconter aux autres. Bien que je ne sois pas le modèle parfait, je suis heureuse de pouvoir dire à celles et ceux qui se sentiraient disqualifiées de la grâce de Dieu que c’est loin d’être fini pour eux. Et mon message à toute mère célibataire ou à toute future mère hors mariage qui lirait ceci serait: tu n'es pas seule. Ton entourage t’a peut-être abandonnée, ou peine à te comprendre, mais Dieu je te voit. Ta vie compte TOUJOURS. Tu as TOUJOURS de la valeur aux yeux de Dieu. Ton avenir, tes rêves, ta carrière et tout ce à quoi tu aspirais avant cette grossesse sont TOUJOURS possibles, parce que si tu es encore vivante, c’est que Dieu n’en a pas fini avec toi. Tout n'est PAS terminé, et sache que par sa grande miséricorde, AUCUNE de tes erreurs n'a le pouvoir de te disqualifier de son plan divin. Garde la foi, et ne t’abandonne pas en abandonnant Dieu. Il est toujours là. Tu peux y arriver, et tu y arriveras. On y arrivera ensemble.



D'une maman imparfaite à une autre,





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